Comment peut-on être aussi ingrat et méchant.
Les hommes sont des ingrats.
Aujourd'hui je ne vais pas travailler je suis à l’école ou je vais faire face à tous ces gens dont je ne connais pas la moitié. En même temps dans une classe de cinquante élèves difficile de connaitre personnellement chacune de ses personnes.
Je m'en contrefiche, ce qui compte est que je ne verrais pas Idriss et ça me vas très bien.
C'est le début de l'année et il y a encore des gens qui se rajoutent à la liste.
Je prends place dans une salle immense ou des petits groupes discutent. Moi je suis là, j’attends l'arrivée hypothétique de notre professeur de Finance, la matière que j’exècre le plus au monde.
Miracle, Lena est là, elle a pour habitude d'être en retard, mais là elle est à l'heure. Dans son enthousiasme naturel et me serre dans ses bras et me dit au creux de l'oreille :
- J'ai croisé un type en bas à l’accueil qui cherchais la salle des 4-3 il est hyper canon, ça nous changera du banc de poisson norvégien qu'on se tape dans cette classe. Je crois que c'est un nouveau. Il vient de l'ESSEC je l'ai entendu le dire quand je prenais mon café.
- Ah ! Et bien on verra bien.
Elle s'installe.
Tous les retardataires aussi. Le prof est arrivé (enfin).
Je plonge dans mon immense sac à main pour sortir mes cours quand je vois deux jambes devant ma table, je me redresse. Je sursaute et me met hurler à la vue du propriétaire de ces eux jambes :
- Mais ce n’est pas vrai !
- Merci sympa l’accueil !
C'est Idriss ! Non mais c'est une blague ou quoi ! Ce mec est partout, Sauf dans mon lit !
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu as ton école ? Retournes- y !
- Ba écoute je me suis fait viré du programme, pas assez de place et mon niveau n'était pas assez bon visiblement, et comme je te connais je connais ton école. J'ai appelé, il m'a suffi de dire que je te connaissais et il avait une place pour moi.
- Tu as quoi ! Je me lève pour être à la même hauteur que lui. Là nous ne sommes plus au boulot, tu n'as pas le droit de m’harceler de la sorte, dégage-je ne veux pas voir ta sale face ici ! Tu es un nuisible !
- Calme-toi Barbie ! Tout le monde nous regarde ! A croire que tu aimes te faire remarquer.
- Ta gueule ! Trouve une place la plus éloignée de la mienne.
- Non je vais ou je veux et vais m'installer là à coté de ta copine heu ...
- Léna. Lui dit-elle avec un superbe sourire.
Je lâche prise, je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et me rend compte que les 50 personnes de cette classe on les yeux rivés vers moi et l'Adonis Idriss enfin surtout les filles.
Dans un sens je suis assez contente, elles doivent toutes mourir de jalousies que je ne connais ce type et à la façon dont je viens de le sermonner toutes la classe se doutent qu'il se passe quelque chose entre nous.
Je m'assois tête haute, j'avais juste oublié un détail... Gru, le surnom que j'ai donné à mon prof de Finance. Il ressemble à Gru dans moi moche et méchant. Grand, chauve, avec un gros buste des jambes toutes fine et habillé en noir.
Il s'approche de moi et me dit :
- Vous avez terminé, vous saurez vous contrôler ou il va falloir que je vous fasse sortir ? Crier dans mon cours de cette façon mais ça ne vas pas bien, vos problèmes ne me concernent pas réglez les avant d'entrer en classe !
Je m'enfonce dans ma chaise et je n'ose rien dire. Il est terrifiant, pour faire mieux passer la pilule j'imagine qu'il va me lancer une de ses troupes de mignon pour me châtier. Ce qui me fait sourire.
Léna prend ma défense :
- Excusez la, elle a réagi excessivement.
Il se retourne et démarre le cours.
Je ne comprends rien du tout ! Pas un mot qui sort de la bouche du prof, après l'incident de ce matin je ne veux pas lui demander de m'expliquer. Ce serait ridicule. Me faire remarquer une nouvelle fois, hors de question.
La pause déjeuner enfin, je fonce me prendre quelque chose de gras. Nous avons un fabuleux libanais à coté, je marche à grande enjambées, je fais tous pour ne pas croiser ce connard d'Idriss.
Ce n’est pas croyable ! Comment il fait pour être si insupportable. L'admiration que j'avais pour lui a laissé place à une lourde haine. Je ne peux plus, il sera partout mes seuls refuges sont mes écouteurs et Caro Emerald. Mon cerveau coincé entre ses deux appendices je peux tous affronter. Des rythmes Jazzy et tous mes problèmes s'envolent.
Mes mains ne tremblent pas, je ne risque pas de frôler la crise cardiaque à chaque fois que je relève la tête.
Enfin arrivé au libanais je commande mon déjeune habituel, du houmous avec plein de pain.
Je retourne à l’école et je m'installe aux cotés de Léna, aucun Idriss en vue je peux déjeuner tranquillement.
- Bon alors tu vas me dire pourquoi tu à hurler sur le nouveau hyper sexy et canon ?
- Léna je n’ai pas envie d'en parler.
- Oh mon dieu ! Tu as couché avec lui ! Mais tu le connais d'où ? Pourquoi il se retrouve ici ? Il est fou de toi ça se voit.
- Ecoute ce type, est le diable en personne. Je le hais il bosse avec moi et je le hais. Il n'y a rien d'autre à savoir.
- C'était où ? Quand ?
J'abandonne et lui raconte toute l'histoire en prenant soin qu’il n’apparaît pas comme à son habitude.
- Ce n’est pas vrai ! Tu as couché avec lui au boulot ! Tu es une super femme fatale ! Pourquoi tu le fuis comme la peste ? Il est raide dingue de toi ! Et j'ai bien l'impression que c'est un super coup.
Je souris en repensant à nos parties de jambes en l'air. C’est vrai que c'est assez plaisant.
- Mais ce n'est pas un type pour moi, c'est un électron libre tu sais, il fait ce qui lui chante.
- Qui ça ? Me dit une voix trop familière à mon gout.
Idriss il a profité que je relâche mon attention pour apparaitre de nulle part.
- Mais tu es partout toi ! C'est quoi ton prénom déjà ? Lui demande Léna.
- Idriss mais ça m’étonne que tu ne sois pas déjà au courant. Il me fait un clin d'œil.
J'ai plus faim il me coupe la faim. Il me coupe tout court.
Léna et lui discute ensemble et me laisse dans mon délire paranoïaque.
Je mets mes écouteurs et décide de ne plus faire attention à qui que ce soit.
Vingt minutes plus tard je redresse la tête et je le vois entouré d'un harem de filles. Elles rient toutes à ses blagues idiotes. Je pouffe discrètement, riez les filles quand il vous aura montré son vrai visage. El Diablo.
Je vais le surnommer comme ça. Comment on peut détester quelqu'un à ce point alors que deux jours plus tôt il nous a fait l'amour dans une salle de réunion.
Je retourne dans mon petit monde de bisounours, quand l'odeur d'un parfum musqué me sort de ma rêverie.
- Tu écoutes quoi ?
Je retire mes écouteurs :
- Hein ?!
- Tu écoutes quoi ?
- Caro Emerald, tu ne connais pas.
- Si j'adore, cette nana mélange les styles. Jazzy, charleston, électro tout y passe.
Je suis abasourdie comme ce type de la pire espèce peut apprécier ce genre de musique.
- Tu ne veux pas sortir deux minutes ? Je voudrais te parler.
- Quoi ? Tu veux me parler ?! Ok si tu veux.
Pourquoi j'accepte ! Surement son parfum concocté par un de ses sbires qui enlève aux femmes toute lucidité.
Nous sortons de la salle sous le regard plein de jalousie de l'ensemble des filles de la classe.
- Quoi ?
- On n’est pas assez loin.
On s'éloigne donc encore plus.
- Ça te va là ?
Il ne répond pas et me dévisage.
- Tu as décidé de rester muet ? Pour quelqu'un qui voulait...
Je me retrouve plaqué conte le mur, avec ses mains sur mes épaules, ses lèvres à trois millimètres des miennes. Le moment est soudain, je ne comprends rien, je sens juste son souffle contre mes lèvres, et la force de ses mains écrasant mes omoplates.
- J'adore quand on s'oppose à moi. J'adore quand on me cris dessus, j'adore quand on me repousse.
- Mais ... Mais... heu
- Chut... Tais-toi, je ne suis qu'a deux millimètres de toi, tu n'as pas envie de m'embrasser ? Prouve-moi que tu ne veux vraiment pas de moi.
Je sens ses lèvres frôler les miennes, je n’étais pas préparée à ça. Pourquoi il fait ça ? Il cherche quoi ? Je fais quoi ? Je lui prouve que je suis une femme forte et je ne sentirais plus jamais ses lèvres ou je lui prouve que je suis faible et lui vends mon âme ?
El Diablo !
- Alors tu es longue pour une femme qui est toujours sur le pont. Une femme qui sait prendre des décisions. J’attends ...
J'ai trouvé !
- Et toi tu fais quoi exactement ? Tu veux quoi ? Pourquoi ressens-tu le besoin de me plaquer contre un mur et respirer l'air que je respire ? Pourquoi veux-tu savoir si j'ai envie de t'embrasser ?
Il ne répond pas. J'ai gagné ! Enfin il ne se décolle pas de moi, il se colle encore plus. Je sens son entrejambe se coller contre ma cuisse. Je comprends qu'il est plutôt impatient.
Les secondes passent et son corps se colle de plus en plus contre le miens, nos respirations se font courtes.
Je vais craquer. Une bulle de tension animale se créée entre nous, son regard plongé dans le mien, on ne bouge pas, je respire l'air qui s'échappe de ses lèvres et inversement.
Quand un raclement de gorge fait éclater cette bulle.
Je regarde sur ma gauche, mon ex !
On ne pouvait pas rêver pire journée.
Idriss se décolle de moi presque immédiatement. Nous sommes là tous les trois dans ce couloir désert.
J'ouvre la bouche mais aucun mot n'arrive à sortir.
- Je vois que n'a pas changé, enfin si tu préfères les chemise Hugo Boss et les chaussures Armani.
Antoine, mon ex, mon aventure d'été. Que j'ai largué par téléphone, on ne devait pas se croiser, nous n'avons pas les mêmes jours de cours. Mais il est là. Pas qu'il soit moche, mais à côté d'Idriss il est le vilain petit canard. Mon dieu c'est horrible.
Idriss sent le malaise et s'en va sans dire un mot, Antoine passe devant moi sans me regarder. Je suis la seule dans un couloir et je viens de passer la minute la plus gênante de toute ma vie.
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